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Fleurs de poésie
25 février 2018

La vielle lampe

2018-02-25_155835-lampe a huile

 

 

 

Une vielle lampe à huile  usée

M’a conté résignée son passé

Jamais  rebelle,  elle ne souffrait

Elle avait ce grand  mal d’assez

 

Que de cœurs gentillets,  j’ai éclairé

À la chaleur lumineuse des veillées

Bien calés, devant un petit bol de lait

Tendrement les parents ils s’embrassaient

 

En balbutiant,  je leur tenais la main

Au clair obscur du soir, dans leur entrain

Paroles de nuit, de  moments incertains

Quand déjà ils pensaient,  tendrement matin

 

Dans le silence, elle s’approchait de moi

Pour lire et voyager, avec grand émoi

Sur le dernier grand prix,  à la mode du mois

Jaquette d’or : ‘’voyage à Venise, toi et moi’’

 

Quand à la pleine lune,  la chouette hululait

D’un pas alerte, doucement elle s’engloutissait

Au fond de ses draps de lin, dans son lit à dais

Prés de son homme, ce beau et grand  dadais

 

Elle en était fière, il était  un  bon père

Déjà  il  dénombrait et chérissait  austère

Sa grande nichée, de dix soeurs et frères

D’une vie âprement vécue, mais bien salutaire

 

Quand  le brave endormi,  me couchait la flamme

D’un dernier  petit souffle malin,  à la gentiane

Je m’éteignais  au dernier tison, prés du pyrame

Sur le sommeil accompli, de ma mèche agame

 

J’avais le temps affectif, d’apercevoir au loin

Le soleil embrassant tôt,  la terre  en  témoin

De la grande parade,  de jeux des bédouins

Dansant  sur  les collines, dans les bottes de foin

 

J’avais le droit chaque matin, aux caresses

De ma maîtresse, qui telle une diablesse

Me dorait les fesses, avec ce plein d’hardiesse

Car rien ne brillait trop, pour la sage pauvresse

 

Certaines fois, j’étais  témoin de leurs frasques

Et j’ai failli être prise, au piége  d’une attaque

Virevoltant vers  le plancher, de l’inepte  arnaque

À quoi me servait de rendre service à la baraque

ƒC

 

 

Les enfants se boxaient, d’être  à mes cotés

À l’heure où la nuit épaisse, les encerclait

Les plus âgés, les leçons ils se les répétaient

Au son du petit dernier, mélodie d’une poussée

¤

En ces tant d’années,  on m’a tant brisé les verres

Que ne pouvant protéger ma flamme  envers

Le bon bois,  ils m’ont au grenier mis au vert

Pour réapparaître,  il leur a fallu la tempête de l’hiver

¤

Je suis là depuis des générations, mais je le sais

Je ferai l’affaire des vides greniers, c’est un fait

La génération nouvelle,  est bien  trop aisée et  gâtée

Pour conserver  des vestiges,  de ce bon temps passé

¤

Je n’ai plus de mèche, pour redonner cette pleine vie

On ne me lustre plus, mes attaches ont trop vieillie

Je voudrai partir et  que sans lâcheté on m’euthanasie

Brûlez moi quiet au crématoire de votre moderne  voirie !

ƒC

 

 

 

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