L'homme dépossédé
Les femmes qui sont aimé ou qui aiment
Ont tendance à dépouiller l’aimé
Comme cette menthe religieuse sait absorber
Celui avec lequel elle c’est offert sans peine
Un instant de plaisirs amoureux sans gêne
Voilà histoire, prémisse de l’adage
Un homme simple qui avait atteint l’âge
De courir plus vite vers la vieillesse
Que de celle de sa passée jeunesse
Aimait une femme en sa passion sage
Fidèle elle ne voulait être séparée de son mari
Son grand souci était: toujours jeune et belle rester
Et Chaque jour trouvait artifices inusités
Afin que sa beauté emmure l’époux ébahi
Les ans passèrent et il se fur un jour
Que le cœur de notre homme échoua
Un soir de fête dans un air de samba
Sur la grève d’un corps de velours
Il fut alors dessein que nos deux femmes
Pour préserver cette présence dispencieuse
S’obligèrent de ressembler avantageuse
A cet homme objet de leur grande flamme
Chacune d’elle prirent parti en ces jours venus
Femme fidèle lui tira ses cheveux noirs luisants
Jeune fille lui enleva ses cheveux blancs
Avec patience mais surtout, probité assidue
Notre homme se laissa parer d’attentions
Pensa que ces soins offerts l’embelliraient
Mais fut-il qu’un jour oh surprise insensée
Il était devenu chauve de par sa naïveté
Et nos deux amantes détrousseuses d’admiration
Le quittèrent un soir, nues de passion
Oh mes amis ne vous laissez point berner
Par l’ampleur de toutes sentimentales attentions
Vous pourriez un jour vous en retrouver ruiné
D’argent, d’amour et de respect