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Fleurs de poésie
20 mars 2014

Les murs du clos

002

Les murs du clos voudraient déverrouiller

Les traces de leur mémoire silencieuse

Mais les décennies ont cadenassé épopée

De ces histoires retranchées  dans l’oubli

Que  main des hommes a recouvert de soupirs

 

Je voudrai retirer la parure de ces murs

Enlever tour à tour toutes  leurs pelures

Pour comprendre les temps disparus

Au loin de mon absence de pas d’adulte

Que jeunesse candide  n’à tenter de saisir

 

Je redescends  l’escalier du temps

Jusqu‘au profond de ces ans inconnus

Par mon enfance   passive et innocente

Quand parents chantaient  en chœur

L’air de la libération de leur  bonne ville

 

Il fut bon de remonter les ans  pour sortir

De tous ces malheurs quand heures d’horreur

Venaient broyer  ces murs peints de larmes

Quand effrois terrassaient sans honte paix

D’un monde fou de la  violence des dictateurs

 

Un étage plus haut le vieux papier peint soigné

Sentait bon la  nouvelle génération d’enfants

Et la trace tenace  du phonographe distillait

Souvenirs d’un soixante-dix-huit tours nonchalant

Grésillant  voix sensuelle d’un Tino Rossi charmeur

 

Une troisième couche habillait  le salon

La  nouvelle salle de bain ruisselait odeurs

Du linge familial  que lavait l’automate

De cette  machine  sans avoir à battre  linge

Au lavoir communal dressé loin du clos

 

On entendait les murs venir vous fredonner

Le mai soixante-huit d’une grève générale

Sur le piquet de grève une mère  rêvait

Regardant ses huit enfants,  du  planning familial

Qui demain la  mènerait   vers sa liberté d’engendrer

 

L’hiver avait perdu sa froideur quand  père pris

Possession de sa première quatre chevaux Renault

Il lui fit construire un nouveau garage attenant

Qui rassura de sa protection le dernier  papier  peint

Qui délaissa transpiration d’humidité asthmatique

 

Il m’a fallu quarante ans pour comprendre

Que le papier n’était plus celui de mon enfance

La peinture l’avait recouvert de son  satiné

Alors j’ai senti dans la tombe du temps passé

L’émotion d’une vie qui coulait inexorablement

Au fond de  l’oubli éternel de ces voix étouffées

Par ce  silence qui ne caressait plus mur  en écho

☼ƑƇ

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